Christian Bobin (*1951) je francouzský básník a prozaik, v Čechách zatím prakticky neznámý. Témata jeho knih s charakteristickým útržkovitým, minimalistickým stylem jsou filozoficko-spirituální: samota, kontemplace, mlčení, absence, existence člověka v čase a životním prostoru, který je mu dán, čistota, spočinutí v mlčenlivé přítomnosti milovaného …
Je autorem řady próz, zmiňme alespoň několik titulů: Osmý den v týdnu (1988), Zázrak prostoty (1989), Tak pokorný (1992, román o Františkovi z Assisi, v r. 1993 obdržel Velkou cenu katolické literatury), Odloučení od světa (1993), Dej mi něco, co neumírá (1996), Vstát z mrtvých (2001), MOzart a déšť (2002), Vězeň v kolébce (2005), Bílá dáma (2007).
Další informace o jeho životě a díle viz např. Christian Bobin ve Wikipedii
Na našich stránkách naleznete přeložený krátký úryvek o samotě z rozsáhlejšího interview, a text Chvála nicoty I., II., III. z r. 1990.
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Dovolujeme si zde přiložit i dosud nepřeložený úryvek z prózy L´equilibriste (1998):
- « C’était un mardi, je crois. Je ne l’avais jamais vu aussi radieux. J’ai trouvé, me dit-il. J’ai trouvé ce que j’attendais – enfin pas tout à fait, mais j’ai trouvé un mot pour le dire. Vous ne devinerez jamais. J’essayai pourtant : Dieu ? La mort ? L’amour ? Pas du tout, répliqua-t-il. Vous cherchez du côté du plus grand. C’est une erreur sans doute inévitable. Moi-même je l’ai commise jusqu’à ce matin. C’est tellement plus simple : j’attends le printemps.
Je dus avoir l’air stupide. Il me précisa sa réponse. Sa parole se précipitait. Je la rapporte ici le plus fidèlement possible. C’était une parole sans folie malgré les apparences. Je le sais. J’ai déjà vu des fous. Ils peuvent être calmes ou en colère, bavards ou taciturnes. Ils ont tous en commun une tristesse noire. La parole que j’entendais ce jour-là était pleine de lumière et gaieté.
Ce que j’appelle le printemps, me dit-il, n’est pas affaire de climat ou de saison. Certes, je ne suis pas insensible à la résurrection du mois de mai, à cette candeur nouvelle de l’air qui rend le coeur si rouge et les filles si moqueuses. Mais on peut toujours objecter que cette résurrection sera bientôt suivie par un nouvel hiver, un goutte à goutte de la mort froide. Les saisons sont rondes, bégayantes. Ce que j’appelle le printemps brise ce cercle-là, comme tous les autres. Cela peut surgir au plus noir de l’année. C’est même une de ses caractéristiques : quelque chose qui peut venir à tout moment pour interrompre, briser – et au bout du compte délivrer. »